Après 34 millions de kilomètres, les voitures autonomes de Waymo sont 67% plus sures que les conducteurs humains
Après 34,1 millions de kilomètres, les données révèlent non seulement que les véhicules autonomes de Waymo ont moins d'accidents, mais que ceux-ci sont la plupart du temps dûs aux conducteurs humains.
Cet essai ouvre une série de papiers consacrée aux avancées dans le domaine des véhicules autonomes. Les 3 premiers volets plongeront au cœur de Waymo, fer de lance d'une prouesse technologique du monde moderne qui promet de redéfinir notre rapport à la mobilité et de préserver d'innombrables vies. Le 4ème essai élargira notre perspective en dressant un panorama plus large de cette industrie naissante, esquissant les contours d'un futur possible où la conduite autonome deviendrait la norme sur les routes.
J’espère que le contenu vous plaira. Abonnez vous pour ne rien manquer.
Un vendredi soir de novembre 2023, une course-poursuite de la police a entraîné un accident spectaculaire impliquant plusieurs véhicules à San Francisco, dont un robotaxi Waymo.
Vers 22h40, des agents de la California Highway Patrol ont pris en chasse une berline argentée sur le Bay Bridge. La poursuite s’est terminée à l’intersection des rues Folsom et 11e, où le véhicule en fuite a percuté 2 autres voitures après avoir grillé un feu rouge, dont une voiture autonome Waymo transportant des passagers.
L’accident a causé plusieurs blessés, parmi lesquels 2 piétons frappés lorsque la voiture du suspect est montée sur le trottoir. L'un des piétons a été gravement blessé, tandis que l'autre a subi des blessures légères. Le conducteur du véhicule en fuite a également été blessé et a dû être transporté à l’hôpital. Un passager d’une des voitures heurtées a également été blessé, mais a refusé toute hospitalisation.
À bord de la voiture autonome Waymo, les passagers sont sortis indemnes de l'incident. Conformément à la réglementation, Waymo a néanmoins dû signaler l’accident à la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, qui utilise ces données pour surveiller les technologies de conduite automatisée et identifier d’éventuels problèmes de sécurité.
Parmi les 22 accidents avec blessures rapportés par Waymo depuis le début de ses opérations jusqu'en juin 2024, c’est le seul qui a entraîné des blessures classifiées comme graves. Toutes les données sur les accidents impliquant des voitures autonomes aux États-Unis sont librement accessibles sur le site de la NHTSA.
Le chiffre de 22 accidents avec blessures peut sembler alarmant, mais il importe de le remettre en perspective. Ce qui compte avant tout c'est le rapport entre le nombre d'accidents et les kilomètres parcourus, et comment ce chiffre se compare à celui des véhicules conduits par des humains dans des zones et sur des types de routes similaires.
Le 5 septembre dernier, Waymo a lancé un nouveau hub sur son site officiel dédié à la sécurité de ses véhicules autonomes (VA). Ayant parcouru plus de 34,1 millions de kilomètres à San Francisco et Phoenix — les 2 principaux marchés où ils opèrent — les VA de Waymo présentent un taux d'accidents avec blessures de 0,64 par million de kilomètres, bien inférieur à celui des conducteurs humains.
Comme je l'ai relayé dans un précédent article en septembre 2023, il devient de plus en plus clair que l'idée que les voitures autonomes sont plus sûres que les humains n'est pas une vision futuriste lointaine : c'est déjà une réalité.
Les résultats sont encore plus impressionnants lorsqu'on considère les accidents suffisamment graves pour déclencher un airbag. Les véhicules autonomes de Waymo ont été impliqués dans seulement 5 accidents de ce type lors des 34,1 millions de kilomètres parcourus à San Francisco et Phoenix.
Sur la même distance, dans ces mêmes villes et sur les mêmes types de routes (hors autoroutes, que les véhicules Waymo n'empruntent pas pour le moment), Waymo estime que les conducteurs humains subiraient 31 accidents. Cela signifie que, pour les accidents déclenchant un airbag, les véhicules autonomes de Waymo sont déjà 84 % plus sûrs que ceux conduits par des humains.
Ces chiffres soulignent un point crucial dans l'évaluation de l'impact sécuritaire des voitures autonomes : ce n'est pas tant le nombre d'accidents en valeur absolue qui importe, mais leur fréquence par rapport à la distance parcourue, et comment ce taux se compare à celui des conducteurs humains.
La question fondamentale est donc la suivante : les machines conduisent-elles mieux que les humains ? C’est cette question centrale qui doit orienter les décisions des régulateurs face à cette technologie émergente, qui pourrait bien bouleverser l’avenir des transports humains et sauver des milliers de vies chaque année.
Comment comparer les chiffres des voitures autonomes et conducteurs humains de manière rigoureuse et rationnelle ?
Bien que les données sur les accidents impliquant des véhicules autonomes et des conducteurs humains soient accessibles au public, que révèlent réellement les chiffres avancés par Waymo ? Comparer de manière significative la conduite humaine à la conduite autonome demeure une entreprise complexe. De nombreux facteurs entrent en jeu et doivent être pris en compte pour éviter des interprétations précipitées ou biaisées.
De plus, il est évident que Waymo cherche à se montrer sous son meilleur jour, ce qui rend d'autant plus nécessaire un examen minutieux de leur méthodologie.
En premier lieu, il existe des différences fondamentales dans la définition même d’un accident entre les opérateurs de véhicules autonomes et les instances de signalement des accidents humains. Comme nous l’avons évoqué plus tôt, Waymo, comme les autres opérateurs de véhicules autonomes aux Etats-Unis, doit déclarer aux autorités tout contact physique causant des dommages matériels, des blessures, ou des décès présumés. À l'inverse, les données sur les accidents humains sont souvent basées sur les rapports de police, qui ne sont établis que si l’accident entraîne des dommages suffisants pour nécessiter une déclaration.
Un autre aspect indispensable à prendre en compte est le sous-reporting des accidents impliquant des conducteurs humains. Selon la NHTSA, aux Etats-Unis environ 60 % des accidents causant uniquement des dommages matériels et 32 % des accidents entraînant des blessures ne sont jamais signalés à la police. En revanche, les entreprises de véhicules autonomes rapportent même les collisions les plus mineures. Waymo réhausse ses benchmarks concernant les accidents avec conducteurs humains pour éviter ce biais évident.
Les chercheurs de Waymo ont raison d’avancer qu’il est crucial de se concentrer sur les accidents causant des blessures plutôt que sur ceux entraînant des dommages matériels mineurs. Les collisions à basse vitesse, qui sont les plus fréquentes, causent généralement des dommages qui peuvent être facilement réparés.
En matière de sécurité routière, il vaut mieux mettre l’accent sur la réduction des accidents les plus graves, ceux qui peuvent entraîner des blessures. En regardant uniquement les chiffres globaux d’accidents, sans distinction de gravité, on risque de ne pas saisir l’essentiel : les immenses progrès réalisés par les voitures autonomes pour réduire les incidents les plus dangereux.
Enfin, toutes les rues d’une ville ne présentent pas le même niveau de difficulté pour la conduite. Waymo, en tant que service de transport à la demande, conduit principalement dans les zones les plus denses de ses villes d’opération, où les taux d’accidents ont tendance à être plus élevés. Les données utilisées pour comparer les performances des véhicules autonomes et des conducteurs humains devraient idéalement refléter cette réalité, mais ce n’est pas toujours possible. Les benchmarks humains sont souvent calculés à l’échelle de la ville et ne prennent pas en compte les variations entre différents quartiers ou types de routes. Il s’agit d’une limitation inhérente aux données disponibles.
Reconnaissons à Waymo qu’ils sont sans conteste à la pointe de la transparence au niveau de leurs données d’accidents dans l’industrie naissante des véhicules autonomes. L’entreprise pionnière ne se contente pas de se conformer aux exigences légales de la NHTSA en déclarant chaque incident ; elle va au-delà en offrant une granularité exceptionnelle dans ses rapports, notamment concernant le kilométrage parcouru par sa flotte.
Il faut par ailleurs saluer qu’ils mettent un point d’honneur à utiliser une méthode d’analyse aussi rigoureuse et objective que possible. Leurs études s'appuient sur la méthodologie et les benchmarks humains présentés dans Scanlon et al. (2024) et Kusano et al. (2024). Ces 2 articles de recherche ont été acceptés pour publication dans la revue scientifique Traffic Injury Prevention, dont la publication est attendue pour plus tard cette année.
David Zuby est directeur de la recherche à l'Insurance Institute for Highway Safety. L'IIHS est une organisation à but non lucratif renommée, financée par l'industrie de l'assurance, qui a un intérêt marqué pour la promotion de la sécurité automobile. En Décembre 2023 lors de la publication de la précédente étude de Waymo qui totalisait alors 11,4 millions de kilomètres, David Zuby émettait un avis généralement très positif vis à vis du travail accompli par Waymo.
Est-il possible que Waymo cache certains accidents impliquant ses voitures autonomes ? Grâce à la surveillance stricte des autorités et les immenses dommages pour la réputation de l’entreprise que causerait un accident grave caché et ensuite révélé dans la presse, c’est heureusement peu probable.
Il y a un an, Cruise, propriété de GM, était largement considérée comme le principal concurrent de Waymo sur le marché des robotaxis. Les données sur la sécurité de leurs véhicules étaient généralement bonnes. Puis, en Octobre 2023, Cruise a suspendu entièrement ses services après qu'un de ses véhicules ait parcouru environ 6 mètres avec une femme coincée en dessous.
Quelques erreurs dans les données d’accidents de Waymo
Les études menées par Waymo, aussi rigoureuses soient-elles, ne sont toutefois pas exemptes d'imperfections. Une analyse minutieuse des données d'accidents impliquant les véhicules autonomes de Waymo, entreprise par Timothy Lee et moi-même, a mis en lumière une discordance entre les rapports publiés sur le site de Waymo et les informations disponibles auprès de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA).
Bien que Waymo ait rendu public un recensement des accidents avec blessés impliquant ses véhicules autonomes, notre examen a révélé que 4 incidents n'avaient pas été correctement catégorisés. Ces accidents, dûment répertoriés par Waymo dans la base de données de la NHTSA, portent la mention "unknown" dans la colonne "Highest Injury Severity Alleged". Pourtant, leurs descriptions détaillées attestent clairement de la présence de blessés.
Nous avons porté cette apparente erreur à l'attention de Waymo, qui a promptement reconnu l'omission. L'entreprise nous a assuré que ses chercheurs s'attachent à intégrer ces 4 accidents au sein de leur Safety Hub sur leur site internet. Espérons que cette erreur sera bientôt rectifiée. En attendant, tous les chiffres de ce papier se basent sur le nombre total de 22 accidents avec blessés.
Même en prenant en compte cette révision des données, les résultats demeurent remarquables. L'analyse des 34,1 millions de kilomètres parcourus à San Francisco et Phoenix révèle un constat saisissant : les véhicules autonomes de Waymo affichent un taux d'accidents avec blessés inférieur de 2/3 à celui des véhicules conduits par des humains dans des conditions comparables.
Après cet examen chiffré, penchons-nous à présent sur la nature de ces accidents, afin d'en tirer des enseignements supplémentaires.
Les conducteurs humains sont les principaux responsables des accidents impliquant les voitures autonomes de Waymo
L’entreprise Waymo se refuse à analyser la faute des accidents qui impliquent ses voitures autonomes. En passant au peigne fin les accidents avec des VA de Waymo les plus graves, c’est à dire ceux qui ont mené à des blessures et/ou à un déclenchement de l’airbag, il en ressort néanmoins de manière évidente que la plupart des accidents trouvent leur origine dans le comportement de chauffeurs humains, et non le comportement des voitures autonomes elles-mêmes.
Bien que Waymo s'abstienne de porter un jugement sur la responsabilité des incidents impliquant ses véhicules autonomes, une analyse approfondie des accidents les plus sérieux - ceux ayant entraîné des blessures et/ou le déploiement d'airbags - révèle néanmoins un point d’une importance capitale dans l’appréciation de ce débat. Pour Timothy Lee et moi même, il apparaît très clairement que la majorité de ces incidents trouve leur source dans le comportement des conducteurs humains plutôt que dans celui des véhicules autonomes eux-mêmes.
Tout d’abord, sur les 25 incidents les plus sérieux à Los Angeles, San Fransisco et Phoenix, 17 - soit une proportion écrasante - concernent des collisions où un véhicule Waymo se fait heurter par l'arrière. Lors d'incidents de circulation, la responsabilité incombe quasi systématiquement au véhicule effectuant une collision par l'arrière, sauf en cas de manœuvre brusque et imprévisible du véhicule qui le précède. Un seul cas parmi ces 17 accidents laisse à penser que le véhicule autonome Waymo pourrait être responsable, lorsqu’il s’arrête sans raison évidente après avoir dépassé un feu vert.
Par ailleurs dans 3 accidents, des conducteurs humains grillent un feu rouge avant de percuter un VA de Waymo :
En décembre 2023 à Phoenix, alors que 2 véhicules dont un VA de Waymo traversaient une intersection en direction du sud, un véhicule est entré dans l'intersection en grillant un feu rouge et a percuté le SUV qui se trouvait devant le VA de Waymo, provoquant un tête-à-queue des 2 autres véhicules. L'avant du VA Waymo est alors entré en collision avec l'arrière du véhicule particulier. Les 3 véhicules impliqués ont subi des dommages, et une personne dans l'un des autres véhicules a signalé des blessures légères.
Un autre accident avec est le cas dramatique évoqué au début de cet article qui a eu lieu en novembre 2023, où un conducteur humain a percuté un VA de Waymo en fuyant la police après avoir grillé un feu rouge sur une intersection.
En mai 2024, un VA Waymo a été impliqué dans une collision avec une voiture à un carrefour de San Francisco, alors qu'il s'engageait pour tourner à gauche au feu vert. Une autre voiture, roulant à grande vitesse, a grillé un feu rouge et percuté le côté conducteur du véhicule Waymo, causant des dégâts aux 2 véhicules et le déploiement des airbags. Le VA de Waymo était heureusement vide au moment de l’accident.
Dans 2 incidents, un véhicule autonome Waymo s’est fait heurté latéralement :
En mai 2024, une collision s’est produite à Phoenix, en Arizona, impliquant un véhicule autonome Waymo et un SUV Mercedes. Le véhicule Waymo tentait de tourner à gauche sans protection à une intersection, tandis que le SUV Mercedes dépassait par la droite un trafic arrêté ou ralenti, empiétant partiellement sur une piste cyclable. Le côté avant droit du SUV Mercedes est entré en collision avec le côté passager du véhicule Waymo. Les 2 véhicules ont subi des dégâts lors de l'accident, et plusieurs personnes ont été blessées.
En avril 2024 à San Francisco, un VA de Waymo était arrêté à un stop à une intersection, cédant le passage à d'autres véhicules alors qu'il se préparait à tourner à droite, avec son clignotant droit activé. En dépassant le Waymo par la gauche, l’autre véhicule est entré en collision avec le véhicule autonome, entrainant une blessure légère.
Enfin dans 3 accidents, un VA de Waymo est entré en collision avec d’autres véhicules en manoeuvre de virage :
En mai 2024 dans la banlieue de Phoenix, un véhicule autonome Waymo s’est approché d'une intersection. Un SUV dans la voie directement à gauche et adjacente au véhicule autonome l’a dépassé par la gauche. Le SUV a ensuite entrepris un virage à droite, coupant la route du véhicule autonome et entrainant une collision, menant à des blessures modérées.
En février 2024, à San Francisco, un véhicule autonome Waymo est entré en collision avec un cycliste à une intersection à 4 stops. Le cycliste, initialement masqué par un camion de livraison, a effectué un virage serré à gauche devant le Waymo sans s'arrêter. Bien que le véhicule autonome ait freiné brusquement, il n'a pas pu éviter l'impact, causant des blessures légères au cycliste.
En mars 2024, à Phoenix, un véhicule autonome Waymo est entré en collision avec une voiture de tourisme à une intersection. Le Waymo circulait dans la voie de droite, tandis qu'un SUV dans la voie de gauche était arrêté à l'approche de l'intersection. Une voiture venant en sens inverse a effectué un virage à gauche, passant entre le SUV et la voiture qui le précédait, coupant de fait la trajectoire du Waymo. Le véhicule autonome a alors percuté le côté passager de la voiture. Les airbags se sont déployés, et un passager de la voiture a subi une blessure mineure.
Au terme de cette analyse, un constat s'impose avec force : hormis quelques rares cas où l'ambiguïté persiste faute d'informations exhaustives, la grande majorité de ces incidents trouve sa source non pas dans le comportement des véhicules autonomes, mais dans celui des conducteurs humains partageant la chaussée.
Non seulement les voitures autonomes de Waymo affichent un taux d’accidents avec blessés inférieur de 2/3 aux conducteurs humains, mais la plupart de ces accidents sont clairement imputables à ces derniers. Le défi technologique d’obtenir des voitures autonomes plus sures que celles conduites par des humains semble rempli.
Il ne reste pas moins d’autres défis conséquents que Waymo devra surmonter avant de pouvoir compter les kilomètres parcourus de leurs voitures autonomes non pas en dizaines de millions de kilomètres, mais en centaines de millions et mêmes milliards. Ils seront étudiés dans le prochain essai de cette trilogie.
Pour finir, la supériorité manifeste des véhicules autonomes en termes de sécurité sera probablement le catalyseur d'une adoption massive de cette technologie. A la suite d’un commentateur sur substack, je lance ici un pari : lorsque les véhicules autonomes seront disponibles auprès du grand public, les assureurs inciteront à leur utilisation. Confrontés au choix entre permettre à la voiture de se conduire de manière autonome ou opter pour le mode manuel au prix d'une prime d'assurance considérablement augmentée, la majorité des conducteurs optera vraisemblablement pour la première option.
PS: I could not have finished this article without the enormous help of Timothy Lee whose infinite patience helped me get through the most difficult aspects of this analysis. Tim, if you’re reading this, thank you so much.
Pour mes chers abonné(e)s et lecteurs(trices), si vous êtes intéressé(e) par l’intelligence artificielle de manière générale et les véhicules autonomes en particulier, n’hésitez surtout pas à vous abonner à Understanding AI, le substack de Timothy Lee. Mon papier a indéniablement été inspiré par le sien sur le même sujet.
Scanlon, J. M., Kusano, K. D., Fraade-Blanar, L. A., McMurry, T. L., Chen, Y. H., & Victor, T. (2024). Benchmarks for Retrospective Automated Driving System Crash Rate Analysis Using Police-Reported Crash Data. Traffic Injury Prevention (In Press). doi:10.1080/15389588.2024.2380522.
Kusano, K. D., Scanlon, J. M., Chen, Y. H., McMurry, T. L., Chen, R., Gode, T., & Victor, T. (2024). Comparison of Waymo Rider-only crash data to human benchmarks at 7.1 million miles. Traffic Injury Prevention (In Press). doi:10.1080/15389588.2024.2380786.